Le président Al Gore et toute son équipe du Climate Reality Project était en Europe ce mois de juin 2018 afin de dispenser un training sur le climat, l’occasion pour Séverine - créatrice de Watertrek - d’élargir ses connaissances dans ce domaine et de réfléchir à de possibles projets. Plus de 700 personnes de tous pays se sont ainsi réunis à l’hôtel Maritim en plein cœur de Berlin du 26 au 28 juin pour participer à 3 jours de conférences, ateliers et rencontres. Les thématiques furent parfois très pointues : « Climate and migration » « Raising ambition in Europe » avec un focus particulier sur le pays hôte: l’Allemagne et son indispensable sortie (avec la Pologne) du charbon.

Le cœur du programme reste axé sur l’incontournable présentation du président Al Gore dans sa version extensive de 2h45, et sa version courte : 10 minutes. Associant cartes, chiffres, diagrammes, photos, videos des principaux incendies, sécheresses, tempêtes, pluies, vagues de chaud ou froid subis partout dans le monde, Al Gore propose un état des lieux extrêmement documenté permettant ainsi de créer des liens entre des événements qui peuvent parfois sembler isolés. Si ce constat - très factuel - est évidemment alarmant, il permet aussi de découvrir un certain nombre d’initiatives vertueuses et très efficaces. Les Climate leaders sont ensuite invités à s’approprier le matériel - toutes les ressources sont accessibles - pour sensibiliser dans leur propre communauté.

Si la question de l’état des océans n’a pas été directement posé, nombres de faits climatiques y sont liés. Le sous-groupe de Climate Leaders londoniens - sous la tutelle de son mentor Jo - qui inclut Séverine, a notamment décidé de travailler sur la consommation de bouteilles plastiques dans les aéroport londoniens et sur le replantage, des projets qui intéressent particulièrement Watertrek.

Le Climate Reality Training est proposé régulièrement partout dans le monde et est ouvert à tous sur sélection.

Février 2017, nos Ambassadeurs Watertrek UK Melanie & Paul se sont rendus au Myanmar afin d’y explorer la mangrove et voir comment Watertrek pourrait s'impliquer dans la protection de cet écosystème fragile et indispensable à la protection du climat.

Végétaux qui ressemblent à des sculptures, les palétuviers - autrefois très abondants - sont désormais menacés par les constructions , la sédimentation et la déforestation. Les mangroves sont systématiquement abattus pour être utilisés comme charbon et bois de chauffage. Ils ont également été coupés pour offrir plus d'espace à la culture intensive de la crevette et pour les rizières.

Les mangroves fournissent plus que du combustible et de l'habitat pour la flore et la faune uniques qui s'y développent: ils absorbent également jusqu'à cinq fois plus de Co2 que tous les autres arbres et ils peuvent offrir une protection contre les conditions météorologiques extrêmes - agissant comme une première ligne de défense contre les cyclones et les ondes de tempête. En 2008, 138 000 personnes ont été tuées lorsque le cyclone Nargis a déclenché une grande tempête à 40 kilomètres à l'intérieur des terres le long du Delta d'Irrawaddy, une zone densément peuplée.

Alors que l'avenir des mangroves est incertain, les parcs nationaux tels que le Thor Heyerdahl Climate Park tentent d'inverser le déclin. Situé à 250 km à l'ouest de Yangon, le Thor Heyerdahl Climate Park est composé de 1 800 acres de terres protégées: c'est là que Watertrek et WIF cherchent à développer leur projet de replantation.

Après avoir voyagé en avion, en autobus et en moto jusqu'aux plantations de Shwethaungyan, Melanie & Paul se sont retrouvés dans un village traditionnel. À proximité se trouvent des plages de sable préservées par le développement du tourisme. Malgré tout, peu importe la distance parcourue par les sentiers battus: il peut être difficile de s'éloigner de la pollution du monde moderne. Alors que les plages du village étaient sauvages et désertes, elles n'étaient pas exemptes de débris de plastique. Les sacs, les filets de pêche et les bouteilles en plastique jonchent la côte.

L'équipe a organisé un nettoyage de la plage avec les habitants, y compris les écoliers et leurs enseignants. Après avoir rendu la plage temporairement vierge, il était temps d'explorer les mangroves. Nos ambassadeurs s'amusent beaucoup avec les enfants qui essaient de communiquer avec eux dans un Birman inexistant et un anglais encore pauvre.

«Nous allons passé les prochains jours à explorer les forêts de mangroves avec Aye Lwyn et Hwl Lwin de WIF comme guides. Les palétuviers sont des arbres étranges. Leurs racines se situent au-dessus du mélange de sel et d'eau douce, c'est une expérience surréaliste de faire du sup parmi eux », a déclaré Paul. "Les arbres semblent pouvoir se déraciner et se retirer à tout moment. Nous avons également eu le privilège de planter des mangroves sous l'oeil expert de Lwyn et de son équipe."

Les mangroves du Myanmar se prêtent bien au SUP et marier un tel voyage avec un projet de conservation aideraient non seulement à assurer l'avenir des mangroves, mais aussi la population locale.

Nous prévoyons d'organiser un nouveau voyage en groupe fin 2017 afin de visiter les plantations de mangroves de Thor Heyerdahl Climate Park. Le voyage comprendra la plantation de mangroves, le nettoyage des plages et des sessions en SUP le long de la côte. Très probablement, Watertrek aura sa propre zone de replantation dédiée dans le parc et prévoit de sensibiliser à la nécessité de compenser les effets du carbone.

En février 2017, un équipage Watertrek constitué de nos coordinateurs londoniens Mel et Paul participait à une expédition stand up paddle dans la mangrove birmane, cette expédition offrant l’opportunité d'attirer l'attention sur les problématiques environnementales suivantes:

Cette expédition a été organisée en partenariat avec Worldview Impact Foundation, Starboard et le Thor Heyendahl Climate Park. Elle a offert la possibilité à la jeune réalisatrice Ka Ki Kong de concevoir une vidéo destinée à présenter l'expédition - The Mangrove secret - celle-ci fut projetée durant la COP 22.

A poil parce que ça chauffe! A quelques jours de l’ouverture de la COP 21 à Paris, Watertrek a décidé de soutenir son parrain Nicolas Hulot par le biais d’une campagne de visuels diffusés sur les réseaux sociaux invitant chacun d’entre nous à signer son appel « Osons ». Un joli succès viral malgré des circonstances et un contexte dramatique en France. Merci à tous les watertrekkers - windsurfers, paddlers, piroguiers, plongeurs, acteurs - qui ont accepté de poser pour ce projet suivi par environ 60000 personnes.

« Osons » est une pétition et un véritable plaidoyer proposant 12 mesures destinées à réduire le réchauffement climatique, à la fois liées à nos choix en terme de transport, de consommation de viande, de banques, de fournisseurs d’électricité. Il invite chacun d’entre nous à limiter le gaspillage alimentaire et énergétique et à s’impliquer pleinement dans la protection de notre climat et de la nature.

Pour mieux comprendre les enjeux du réchauffement climatique et ce qui va se jouer lors de la COP 21 à Paris en décembre 2015, Watertrek s’est entretenu avec son parrain Nicolas Hulot, auteur de l’appel citoyen #osons-agir-pour-le-climat. Envoyé Spécial à la Protection de la Planète auprès de la Présidence de la République Française et défenseur sans relâche de la nature, Nicolas entend fédérer un nombre maximum de citoyens autour de son mouvement et faire pression sur les décideurs. Dans cet entretien, il nous parle en particulier des mers et océans et de sa passion sans limite pour l’eau.

Alors Nicolas, quelles sont les conséquences du réchauffement climatique sur les mers, océans et autres plans d’eau ? Est-ce que cela veut dire qu’on va pouvoir encore plus profiter des bonheurs de la plage, sans plus jamais avoir froid ?

Les inconvénients résultant des dérèglements climatiques sont malheureusement largement supérieurs aux quelques petits avantages que nous pourrions éventuellement en tirer. Concernant le milieu marin, je retiendrais deux exemples pour illustrer cela : celui de l’acidification des océans et celui du blanchiment des coraux.

Chaque jour, les océans absorbent un quart du CO2 produit par l’homme d’où une modification chimique de l’eau de mer qui se traduit par une acidification des océans. La dissolution du CO2 dans l’eau de mer entraîne une diminution du pH (plus le pH est faible, plus l’acidité est importante) et de la quantité d’ions carbonates (CO32) qui sont l’une des briques nécessaires aux plantes et animaux marins pour fabriquer leurs squelette, coquilles et autres structures calcaires. L’acidité des océans a augmenté de 30 % en 250 ans et ce phénomène s’amplifie. Ses effets et son interaction avec d’autres modifications environnementales restent mal connus. Elle menace directement des espèces comme les huîtres et les moules consommées par l’homme et aura aussi un impact sur les chaînes alimentaires marines. Au rythme actuel des émissions de CO2, les océanographes prévoient un triplement de l’acidité moyenne des océans d’ici 2100, ce qui est une première dans ces dernières 20 millions d’années ! On voit bien qu’on dépasse largement les bornes d’évolution naturelle de la planète.

Autre impact majeur, celui qui touche les récifs coralliens qui se trouvent dans les eaux tropicales et subtropicales. Une élévation brutale de quelques degrés de la température de l’eau empêche leur croissance et aboutit en plus à la rupture de l’association algues-cellules animales qui constitue les coraux. C’est le blanchiment et la mort du corail. Si les récifs coralliens ne couvrent qu’1 % du plancher océanique ils sont essentiels pour 25 % de la faune marine mondiale. Ils fournissent de la nourriture, servent d’abris pour bon nombre d'espèces et jouent un rôle important dans le climat.

A travers ces deux exemples, on voit bien que l’univers du vivant repose sur un équilibre à la fois extraordinaire et extrêmement fragile.

Comment va être abordée cette question lors de la COP 21 ? Est-ce qu’il y a des décisions particulières qui vont être prises concernant les eaux sur la planète ?

Je ne peux préjuger des décisions qui seront prises mais sur les douze journées de la Conférence internationale de Paris sur le climat (COP21), une, le 4 décembre, sera consacrée à la question des océans. C’est bien le moins qu’on puisse faire. La planète possède en effet deux puits de carbone : les forêts et les océans. Ils absorbent un quart du CO2 émis chaque année par l’homme dans l’atmosphère, rejettent de l’oxygène et régulent la température. L’élévation des températures, si elle continue, va entraîner plusieurs conséquences redoutables, à commencer par la montée du niveau des eaux et les menaces de submersion, notamment pour les îles du Pacifique. Les espèces marines sont également touchées, avec des conséquences sur la sécurité alimentaire. Sans oublier l’acidification des océans. Donc l’eau est au centre de tout. Il nous faut agir sur deux plans : limiter le réchauffement, ce qui aura un effet direct sur les océans, et augmenter les efforts d’adaptation aux effets du dérèglement.

Que préconisez-vous ? Qu’avons-nous tous intérêt à faire afin de préserver nos mers, cours d’eau & leurs écosystèmes ?

Les scientifiques nous le confirment, l’essentiel de la diversité du vivant de la Planète se trouve dans ses mers, mais il nous est encore largement inconnu. Or, ce monde enchanté est aujourd’hui gravement menacé par le tribut que lui font porter les activités humaines : réchauffement climatique, érosion du littoral, épuisement des ressources, pollutions, etc.

Que deviendra l’océan, patrimoine commun de l’humanité, dans dix ou vingt ans si nous tous, usagers de la mer, aquaculteurs, pêcheurs, plongeurs, armateurs, sportifs, citadins…
n’apprenons pas à partager et à respecter cet espace de vie ? Nous, citoyens, acteurs locaux, scientifiques, entrepreneurs, élus… sommes tous des marins d’origine, embarqués sur la planète mer depuis des millénaires, et pour encore une longue navigation. Puisse, une fois encore, l’émerveillement, qui est une force de commencement, susciter le respect et, surtout, la conscience que nous pouvons tous agir pour aller non pas vers une société de privation mais vers une société de modération et ainsi conserver notre mer vivante. Gardons bien à l’esprit que l’océan, à l’origine même de la vie, porte en lui notre passé et conditionne notre avenir.

Quel est votre rapport à la mer ? Qu’est-ce que les pratiques aquatiques vous apportent ?

A moultes reprises, à l’occasion des tournages d’Ushuaïa, j’ai eu le privilège, je dirais même plus la joie de cotoyer des animaux doués de sensibilité. Quand je fais eau commune avec des baleines, je n’ai pas une étrangère en face de moi. Nous sommes issus d’une même histoire, d’une même matrice. Et d’ailleurs la science nous l’a confirmé : il y a beaucoup de nous dans la baleine et il y a beaucoup de la baleine en nous.

En matière de loisirs aquatiques, je pratique le kitesurf qui est d’une grande intensité émotionnelle. Il relève presque de la magie. On a l’impression d’être suspendu aux nuages, comme si une main invisible vous tirait vers le haut. J’ai pratiqué de nombreuses activités nautiques, aquatiques ou aériennes dans ma vie. Rarement l’une d’elles m’avait procuré autant d’émotions. C’est un mélange de sensations de vol et de glisse, une manière absolument unique de caresser la nature, mais aussi d’entrer en contact avec les populations locales. Le kitesurf crée du lien.

Si vous pouviez résumer votre pensée ou discours en un message à transmettre aux générations futures, quel serait-il 

OSEZ ! Il est grand temps que la prise de conscience se traduise en actes individuels et collectifs. C’est un combat qui demande la participation de tous et chacun peut être acteur. Le défi écologique, c’est une magnifique occasion de redonner du sens au progrès C’est aussi une occasion unique de consacrer deux nouvelles formes de solidarité : la solidarité avec l’ensemble des êtres vivants et la solidarité avec les générations futures.

Il faut réagir et vite. Nous avons tous l’opportunité de réduire notre impact écologique en changeant de comportements pour produire et consommer différemment, afin d’assumer pleinement nos responsabilités. Au quotidien, ce que nous mangeons, les moyens de transports que nous utilisons, la façon dont nous nous chauffons… sont autant d’actions qui nous lient à notre environnement. Aucune action individuelle n’est dérisoire. Chaque geste compte. Essayons d’améliorer nos comportements, échangeons nos bonnes idées et nos bonnes pratiques, mobilisons les réseaux sociaux pour infléchir les politiques publiques. Multipliées à l’échelle d’un pays, elles contribueront à aller vers un impact positif. Avec enthousiasme et créativité, osons et reprenons à notre compte cette invitation de Théodore Monod : « L’utopie ne signifie pas l’irréalisable, mais l’irréalisé. L’utopie d’hier peut devenir la réalité. »

C’est l’objet de mon livre manifeste OSONS* et de la pétition « Chef d’Etat, osez » que je vous propose de signer pour rejoindre les plus de 500.000 personnes déjà engagées – www.osons-agir-pour-le-climat.org . Enfin je vous invite à venir faire entendre votre voix le 29 novembre lors de la grande marche qui aura lieu à Paris.

Osons, Plaidoyer d’un homme libre – 4,90 € - Editions Les Liens qui Libèrent et Fondation Nicolas Hulot. Appel à signer et renseignements à venir sur la marche sur www.osons-agir-pour-le-climat.org

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